Du 11 au 14 janvier 2012, la Galerie BE-ESPACE  accueille pour la première fois Derrien-Chiquet. En une vingtaine de tableaux, l'homme témoigne d'un parcours artistique doublé d'une carrière industrielle. Compositions pensées, organisées, couleurs travaillées, lignes directrices, perspectives… c'est cette mixité d'éléments communs à la vie picturale et entrepreneuriale que souhaite mettre en exergue Brian Elliott Rowe, illustrant ainsi ce qu'il prône via son agence en communication BE-Concepts et sa galerie : les synergies naturelles - constructives - entre Art & Entreprise.


Surréalistes au premier abord, les toiles de Derrien-Chiquet offrent d'emblée des univers imaginaires à partir de trames figuratives. Ici des poires, là un « haricot magique », qui semblent sortir de contes - pas forcément pour enfants. On pense au Magicien d'Oz, voire à Fantasia où les « décors » improvisent des parades, au pas cadencé ou dansé. Comme sur des plans arrêtés de films d'animation, l'apparente simplicité masque une savante composition. L'architectural intègre les circulations : le mouvement perce sous l'immobilité grâce au jeu des perspectives. Le regard appréhende l'ensemble : du premier au dernier plan. Du sujet mis en relief aux lignes d'horizon, pour tester les limites, explorer l'inconscient. L'artiste n'oublie pas le rôle de la couleur, déclinée le plus souvent en tonalités froides (du gris, du vert), ponctuées de vibrations chaleureuses, de la teinte elle-même ou des ocres ajoutés.

Derrien-Chiquet maîtrise la technique, la pousse dans ses retranchements : il élabore ses tableaux, comme on construit une théorie, et rejoint Giorgio de Chirico : « seule compte l'idée, l'esthétique n'est finalement dans l'œuvre qu'un accessoire ». Les éléments sont empruntés au réel, mais l'atmosphère qui s'en dégage relève d'une certaine étrangeté, d'où une dualité quasi poétique. L'œil se confronte à des dédales d'escaliers, ignorant le fil à suivre, s'il faut monter, descendre ? À moins qu'il ne soit, comme Sisyphe, condamné à les gravir encore et toujours, confronté à ce défi d'aller vers les sommets.
Place à l'organique : la pierre se pare de végétal. L'édifice – bâtisse, building, ou arche - fait irruption dans la nature. Qui envahit l'autre ? L'environnement est un jeu de constructions, de territoires gardés ou partagés. On y devine, on y ressent la présence humaine. Son évocation symbolique suffit à la rendre visible.

Derrien-Chiquet naît en 1946. Il sort diplômé de l'École Nationale des Arts décoratifs en 1969, après avoir été l'élève de Georges Rohner, G.de Penninghen et Jacques d' Andon, à l'Académie Julian. Il est lauréat de l'Institut et boursier à la Casa Vélasquez à Madrid. Il commence sa carrière de peintre avec des expositions à Madrid, Paris, Pampelune, Porto ou Genève. De 1973 à 1977 il expose dans de nombreux salons à Paris et chez Knoll International, faubourg Saint-Honoré en 1975 ; en 1977 il est sélectionné comme jeune artiste à la Galerie de Paris. Après une longue interruption pour raisons personnelles, il reprend la peinture début 2009. Trois expositions en 2010, à Périgueux, Jumilhac et Lyon, lui permettent de renouer avec le public et le succès. Aujourd'hui Il vit et travaille  à Bordeaux.
Brian Elliott Rowe l'accueille en janvier 2012 à Paris, pour mettre « l'Art en perspectives » et conjointement donner à l'art de nouvelles applications… implications, au-delà des réseaux traditionnels.